Trois morts mystérieuses endeuillent le début de l’été, au village de Sotoba. Dans un premier temps, le médecin local, Toshio Ozaki, ne détecte rien de particulier sur les corps des défunts, et la vie suit son cours. Mais d’autres décès surviennent, notamment celui de la petite Megumi, une adolescente de quinze ans. La maladie semble toucher indistinctement du sexe ou de l’âge, et les victimes continuent de s’entasser. Dans le même temps, une étrange famille s’installe dans le château Kanemasa, une demeure de type occidental reconstruire pierre par pierre. Y aurait-il un lien entre les deux ?
Shiki est à l’origine un roman de l’autrice Fuyumi Ono, adapté en manga à partir de 2007, puis décliné en anime en 2010. L’histoire se concentre, pour ce premier tome, dans le village de Sotoba, en proie à une mystérieuse épidémie. Laquelle semble aller de pair avec l’arrivée au village d’une étrange famille, les Kirishiki. On suit donc l’évolution de la situation, autant dans les interactions des villageois avec la famille de nouveaux venus que vis-à-vis de la maladie. L’atmosphère est plutôt réussie, avec l’idée de ce bourg isolé du reste du monde, et cette menace qui se concrétise au fil des semaines.
Le dessin de Ryu Fujisaki en appelle davantage au shojo qu’au shonen, pourtant le genre éditorial auquel se destine le manga. Le trait est fin est précis, les visages des personnages travaillés, avec ce recours aux grands yeux. Reste que le dessinateur parvient à distiller une ambiance pesante à ses planches. Peut-être parce que la majorité des scènes se déroulent de nuit ?
Le mot vampire n’est jamais cité dans ce premier volet. Pour autant, entre l’arrivée nocturne des Kirishiki, les piqûres d’insectes retrouvées sur le corps des victimes, et l’anémie qui touche celles-ci, on baigne en terrain connu. La présence d’un château occidental dans laquelle la famille emménage est un autre point notable. Quant au majordome des Kirishiki, difficile de ne pas le considérer comme une sorte de Renfield.
Un premier tome intriguant, qui pose une certaine ambiance. Reste à voir comment tout cela évolue par la suite.