Andreyko, Mark – Vilanova, Guiu. Dark Shadows: Year One

Héritier de la famille Collins, Barnabas Collins est fiancé à Josette. Lors d’une nuit arrosée avec son oncle Jeremiah — qui est également son ami le plus proche — le jeune homme laisse son attirance pour la mystérieuse et séduisante Angélique prendre le dessus. Le lendemain, il a la surprise de découvrir que cette dernière n’est autre que la femme de chambre de sa future épouse. Si Jeremiah tente de d’intimider la domestique, celle-ci ne l’entend pas de cette oreille. Ce qu’ignorent encore les Collins, c’est qu’Angélique est une puissante sorcière, et que leur cauchemar ne fait que commencer.

Série emblématique outre-Atlantique pour qui s’intéresse aux vampires, Dark Shadows n’a eu que très peu d’écho en France, en dehors du (mauvais) film de Tim Burton. Le monde du comics s’est très tôt emparé de la licence, alors que la série TV était encore diffusée. Depuis quelques années, c’est l’éditeur Dynamite (également en charge de Vampirella) qui a repris le flambeau, en proposant de nouvelles histoires se déroulant après la fin de la série. Dark Shadows: Year One est un projet un peu à part : il s’agit de la transposition — remaniée — des arcs concernant la genèse de Barnabas Collins en vampire, et les répercussions de cette mutation sur sa famille.

Le récit reprend ainsi ce qui intervient dans « The Vampire Curse », à savoir les épisodes 370 à 460, qui offrent de découvrir les origines du triangle Barnabas — Angélique — Josette. Les auteurs puisent dans d’autres arcs narratifs situés après l’apparition de Barnabas, de façon à montrer également les événements qui font suite à l’irruption d’Angélique (et de ses sortilèges) dans le quotidien des Collins. Matière à percevoir les influences évidentes des scénaristes originaux (Dracula et Frankenstein, notamment). La trame se fait néanmoins plus resserrée, et certains arcs passés sous silence (comme ceux concernant le personnage de Victoria Winters, pourtant central dans la série). L’ensemble ne manque pas d’un certain charme, mais risque d’être difficilement compréhensible à ceux qui ne connaissent pas déjà l’histoire. D’autant que les scénaristes introduisent parfois certains protagonistes de façon cavalière, quand ils ne se livrent pas à des sauts dans le temps.

Graphiquement, le travail de Guiu Vilanova est plutôt de qualité. Le dessin est homogène, et veille à coller aux acteurs qui incarnaient les personnages à l’écran. C’est notamment le cas pour Barnabas, Angélique et Quentin Forbes, pour en nommer quelques-uns. L’approche esthétique est réaliste, les couleurs sombres appuyant comme il se doit la tonalité gothique et particulièrement macabre du récit.

Barnabas est le vampire au cœur de cette minisérie. On verra ici comment il a été transformé en vampire, après qu’Angélique ait appelé sur lui une nuit de chauve-souris l’ayant laissé exsangue. Dans le même temps, le personnage souligne le tourment interne dont il est victime, et qui atteindra son climax à la mort de Josette. Les auteurs montrent enfin la tentative d’exorcisme menée par le père de Barnabas, qui aspire à rendre à son fils son humanité.

Une transposition au format comics graphiquement réussie, mais qui risque pourtant de faire son lot de mécontents. Les non-connaisseurs de la série vont sans doute avoir un certain mal à s’immerger dans l’intrigue et sa galerie de portrait et de trames parallèles. Les connaisseurs lui reprocheront ses libertés avec le matériau d’origine. Et ce même si l’ensemble n’a rien de foncièrement mauvais.

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