Dean Marklin se rend à un salon professionnel consacré à la climatisation, son domaine d’expertise. Sur place, sa confrontation avec des vampires le voit s’affirmer en tant que chasseur de créature de la nuit. Revenu à Pittsburgh, sa ville d’origine, il poursuit sa tâche, secondé par Dee-dee, sa petite-amie et Dave, son patron. Tous deux restant à l’arrière quand Dean s’impose comme un tueur de vampires de premier ordre. Lady Jocelyn, la première vampire d’importance qu’il croyait avoir stoppée conclut un traité avec lui. Mais n’est-elle pas en train de l’utiliser pour se débarrasser de ceux qui gênent ses plans, qu’ils appartiennent à son propre clan ou à d’autres familles ?
Vampire, PA est le premier arc au format comics d’un récit débuté par une nouvelle (incluse dans ce recueil), qui s’est depuis poursuivie avec Al Capone Vampire, des mêmes auteurs. L’histoire revient sur le passé de Dean Marklin, et ses premiers pas en tant que chasseur de vampire. Si le texte présent en bonus nous raconte comment un réparateur de climatisation a été confronté à une menace vampirique, les planches de l’album se focalisent sur son retour à domicile. Une façon de montrer comment il va en apprendre davantage sur le monde des buveurs de sang et devenir un antagoniste pour ceux-ci. Car si Dean Marklin est nouveau dans la chasse au vampire, il n’est pas aussi naïf que ses ennemis peuvent le penser. Le récit n’est pas désagréable en soi, passé l’empowerment un peu surprenant d’un réparateur transformé une émule de Blade. Les auteurs puisent ça et là des idées pour construire leur mythologie vampirique (notamment le fonctionnement des familles de vampire sur le modèle des clans de la mafia), mais l’approche très pulp et action de l’ensemble est relativement efficace.
Le dessin m’a paru plus accrocheur que pour Al Capone Vampire, alors que sur ce titre on retrouve l’un des frères Fraim en solo. Il y a toujours cette colorisation informatique qui fige un peu trop la dynamique des planches, mais le dessin est homogène et réussi. À parcourir les quelques planches en noir et blanc intégrées en bonus, on en vient à regretter que ce traitement n’ait pas été retenu pour l’intégralité de la série. Gros bémol néanmoins pour la couverture, franchement ratée.
Dean Marlin apprend de la bouche de Lady Jocelyn que le monde des vampires est régi par des familles, avec une structure proche de celle des familles du crime. On verra notamment comment les choix des personnes à la tête du clan peuvent motiver leurs sous-fifres à vouloir prendre le pouvoir. Pour ce qui est des caractéristiques vampiriques stricto sensu, on retient l’idée que le pieu et l’eau bénite restent les armes les plus efficaces. Les premiers, enfoncés dans le cœur des vampires, transforment ces derniers en cendre. On relèvera enfin leur absence de reflet, qui est l’objet d’une touche d’humour, notamment dans la relation entre le Renfield de circonstance et sa maîtresse.
Une histoire sympathique, plutôt dynamique dans son approche, qui propose un récit très orienté action, avec quelques retournements de situations bien senties. Le seul bémol aurait trait aux personnages, qui manquent un peu de caractérisation.