Ténor, Arthur. Sur les terres du comte Dracula

L’ex-explorateur de l’Imaginaire, Thédric Tibert, coulait des jours heureux auprès de son elfe du royaume des Sept Tours jusqu’à ce qu’un événement inouï l’oblige à renouer avec ses anciennes fonctions. Une diplomate a été victime d’un accident de transfert quantique. Elle était attendue dans un Londres de l’Imaginaire où vit un certain Sherlock Holmes, c’est Dracula qui la reçoit dans son monde. Thédric, croit-on, est le seul Terrien apte à se mesurer au terrible comte de la nuit. Il voudrait refuser une telle mission, mais les circonstances ne lui laissent pas le choix. Il ira donc, sachant pourtant que l’issue ne pourra être qu’une confrontation directe… avec la mort.

Un ouvrage jeune imaginatif, qui met en scène un univers riche où tout est permis. Car l’auteur met en scène un monde où a été rendu possible le voyage dans les imaginaires, démultipliant le nombre de monde existant. C’est ainsi qu’après avoir affronté de nombreux périls en tant qu’explorateur de l’Imaginaire, Thédric Tibert va se frotter aux univers victoriens de Bram Stoker et de Sir Arthur Conan Doyle, à la croisée des mondes entre les aventures de Sherlock Holmes et Dracula. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est efficace, inventif et riche en rebondissement. Sans avoir lu les tomes précédents, l’univers propose par cet opus est en effet des plus plaisants.

Les personnages, Thédric Tibert en tête, ne manquent en effet pas de ressources, ni d’une certaine psychologie. Pas forcément manichéen, malgré la présence d’un des bad guy aux dents longues les plus célèbres qui soit, Sur les terres du comte Dracula est un roman jeunesse qui se lit très bien, et reste cohérent malgré les changements d’univers qui parsèment le récit. Certes le propos reste assez léger, littérature jeunesse oblige, mais le roman se détache de ses pairs par une utilisation savoureuse des textes en filigrane.

On retrouve ici autant Dracula que son pendant historique, Vlad Tepes. Alors que l’un fait régner la terreur le jour, n’hésitant pas à empaler tous ceux qui contreviennent à ses désirs et ordres, le second, véritable vampire, semble plus contrasté, plus torturé. S’agit-il d’une facade, ou Dracula recherche t’il la rédemption ? Pour le reste, le vampire est ici une créature qui a besoin de s’abreuver de sang pour survivre. Il ne peut transformer quelqu’un en un de ses pairs que si l’échange de sang a lieu.

Sans pour autant être appelé à être un best-sellers, cet opus de la série d’Arthur Ténor est une jolie immersion dans la littérature victorienne, qui propose un éclairage original sur les différentes facettes de Dracula.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *