Soutoul, Stéphane. Troubles songes

Croyez-vous aux fantômes des amours de jadis, aux démons et aux vampires ? Quelles superstitions éveillent à vos sens sorcières malfaisantes, pulsions sanguinaires et justiciers d’outre-tombe ? À moins que les pouvoirs secrets d’une jeune flûtiste ou de Déesses nordiques ne suscitent en vous une irrésistible attraction ? Ces perspectives, écartelées entre innocence et perversion, sont le reflet des treize récits de Troubles Songes. Treize nouvelles pour vous convier sur les sentiers de mystérieux paysages… L’itinéraire d’un voyage à la lisière du fantastique et de l’immoral.

Cette nouvelle sortie des Editions Rebelles nous permet donc de retrouver la plume de Stéphane Soutoul, qui signe ici un nouveau recueil de nouvelles, après le Chimères d’Albatres sorti il y a quelques années aux défuntes Editions Cauchemars. Avec la suite de sa série Le cycle des âmes déchues, l’auteur n’aura certes pas chômé entre-temps, affinant encore un peu plus son style, qui se débarrasse peu à peu de ses défauts et se fait toujours plus efficace.

Une nouvelle fois, l’auteur propose à ses lecteurs de quoi sustenter leur amour de la littérature fantastique, en communiquant son intérêt pour les êtres de l’ombre. Fantômes, vampires et autres créatures légendaires sont en effet ici au rendez-vous, plongeant le spectateur dans une torpeur qui respire la pop culture et ses grands mythes. Sel petit bémol du recueil (peut-être) : la présence de textes où les références ne sont peut-être pas assez digérées, à l’image de ce personnage qui revient de l’autre tombe sous la bienveillance d’un corbeau.

Le style de l’auteur s’est encore affiné. Son style se débarrasse à chaque nouvelle sortie du côté un peu précieux de ses premiers textes, pour gagner en efficacité, sans pour autant perdre cette poésie nostalgique présente depuis ses débuts. Et si tous les textes ne sont pas du même niveau, l’auteur propose au fil des pages quelques-unes de ses meilleures nouvelles, à l’image des «Larmes d’Héphaïstos», de «Rêves sur mesure» ou de «Dégénérescence».

Au fil du recueil, deux nouvelles vont mettre en scène des vampires : «Le refuge vert» et «Dégénérescence». Si la première met en scène le mythe de manière assez classique, même si le buveur de sang mis en scène supporte la lumière du soleil. En plus d’avoir des vertus curatives, boire son sang permet par ailleurs d’établir un lien psychique avec lui. Les vampires de «Dégénérescence» sont nettement plus originaux, l’auteur mettant en scène des vampires chez qui le monstre finir par rattraper l’humanité. Les jeunes vampires peuvent ici supporter le soleil, mais c’est une capacité qu’ils perdent avec les années. Ils sont en outre victime d’une soif de sang qui devient insupportable quand leur animalité finit par prendre le dessus, et ne peuvent être totalement détruit que si on brûle leurs corps.

Un nouveau recueil de bonne facture signé par Stéphane Soutoul, qui s’essaie ici à d’autres créatures que les vampires, et qui y réussit plutôt bien. Tout n’est certes pas parfait dans le recueil (certaines références trop évidentes, certaines histoires à la trame moins efficace), mais force est de constater que l’auteur grandit un peu plus à chaque texte, et qu’il ne faudra pas passer à côté de son prochain roman.

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