Soutoul, Stéphane. Le cycle des âmes déchues, tome 2. Le sacrifice des damnés

Fin du XIXe siècle. Paul de Lacarme, l’héritier d’un clan dévoué à la chasse aux vampires, regagne la demeure familiale après une longue errance. Sur place, il ne découvre que mort et désolation. Les résidents du domaine mis à sac ont été assassinés, mais surtout sa sœur est portée disparue. Léonore de Lacarme couve en son sein un terrible enfant convoité par un groupe de fanatiques. La jeune femme enceinte pourra-t-elle échapper à ces individus prêts à tout pour accomplir leurs sombres dessins ? Et son fiancé, cet amant à présent devenu un prédateur aux mœurs sanglantes et à la séduction irréelle… peut-elle encore lui accorder sa confiance ? Paul de Lacarme va tenter l’impossible pour retrouver l’unique famille qui lui reste et la soustraire à un funeste destin. À moins que la trahison d’un ancien amour ne le précipite lui aussi au cœur d’un piège sans retour…

Léonore de Lacarme, dont la présentation clôturait le premier opus du Cycle des âmes déchues, est donc ici le pivot central de l’intrigue. Elle en est à la fois le personnage principal et le fil conducteur. A cet effet, on change un peu la donne vis à vis du précédent opus, dont le personnage central était un homme. Le style et l’ambiance change également. On quitte donc le domaine de Kreuzburg et son ambiance hammerienne pour retourner en France (même si ce retour avait été amorcé à la fin du tome précédent). L’intrigue m’a ainsi semblé plus orienté vers l’action, moins contemplative (même si j’aime me plonger dans les ambiances brumeuse des histoires de Stéphane Soutoul) : l’auteur semble ici se détacher davantage de ses influences, sans pour autant les renier.

La plume se fait plus légère, moins ampoulée que par le passé (même si quelques anicroches subsistent ça et là). Stéphane exerce sa plume en permanence, ce qui lui permet de de débarrasser au fur et à mesure de ses défauts de jeunesse et de faire mûrir son style. Un style qui se montre ici à cheval entre classicisme et modernité. Des situations et ambiances assez classiques, pour un rythme somme toute moderne, assez rythmé. Et si les vampires sont une fois de plus au cœur du récit, d’autres éléments fantastiques viennent se greffer à l’ensemble, montrant que l’intérêt de l’auteur ne se limite pas aux buveurs de sang.

Les vampires du cycle des âmes déchues sont des créatures pour lesquelles il est difficile de maîtriser leurs instincts. Elles ne peuvent se déplacer que la nuit tombée, et ont besoin de s’abreuver régulièrement de sang frais pour survivre. Ils peuvent être contrait par l’argent ou les symboles religieux, mais seul un pieu enfoncé en plein coeur semble être en mesure de les tuer définitivement. A noter que boire du sang de vampire transforme irrémédiablement la victime en un nouveau nosferatu.

Une suite rondement menée, conçue pour pouvoir être lue indépendamment du premier tome. Stéphane Soutoul fait peu à peu sa place dans la galerie des auteurs francophones qui se sont penché sur le thème du vampire et s’ouvre au passage à de nouveaux horizons. Je lirais à n’en pas douter la suite avec plaisir, et je suis curieux de poser un oeil sur les prochains projets de l’auteur.

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