Sadoul, Jacques. Le miroir de Drusilla

À Los Angeles, Drusilla mène une vie difficile, car elle n’est plus tout à fait humaine, avec une gamine qu’elle a adoptée et un vieil avocat qui possède un miroir dans lequel elle peut se contempler, telle qu’elle était il y a 2000 ans, quand elle était la sœur, amante et conseillère de l’empereur Caligula… Mais peut-on traverser des miroirs trempés par des siècles de solitude et de peur ?

Jaques Sadoul propose ici un roman assez sympathique, même s’il n’apporte au final pas de nouveauté incontournable. On suit les pas de Drusilla, naguère soeur et amante de Caïus César, alors qu’elle s’attache à une jeune orpheline et à un célèbre avocat. L’histoire alterne donc entre les extraits de sa vie humaine et une trame contemporaine, deux axes narratifs qui finissent par se rejoindre sur les lieux même où l’héroïne naquit en tant qu’Elue.

Psychologiquement, les personnages ont des petits cotés archétypiques, entre le grand avocat redresseur de tort qui n’hésite pas à contourner la loi quand il en a besoin, la vampire froide et antédiluvienne qui finit par éprouver des sentiments pour les êtres humains, le flic qui voit d’un mauvais oeil de voir la NSA empiéter sur son territoire…

Bref on est en terrain déjà balisé, et pourtant tout cela fonctionne relativement bien. Une histoire donc pas forcément surprenante, voire parfois un peu tiré par les cheveux (tout ça pour un miroir ?), mais qui propose néanmoins un agréable moment de lecture, et ne fait preuve d’aucune réelle longueur.

Le miroir de Drusilla est un roman qui flirte ouvertement avec le vampirisme, même si les Elus, comme se nomment eux-même les créatures du roman, s’en défendent. Il s’agit d’êtres humains qui reviennent d’entre les morts après avoir été baigné durant des années dans un liquide en partie composé d’hémoglobine.

Si la lumière du soleil les indispose fortement, ils n’ont pas pour autant besoin de dormir dans un cercueil,et ne craignent pas les symboles religieux. Seule réelle manière de les débusquer, hormis leur force surhumaine : leur absence de reflet. Ils peuvent cependant être tués si on les décapite.

Un roman qui pioche dans certains classiques récents du genre (Anne Rice, Chelsea Quinn Yarbro, etc.) mais n’en demeure pas moins une lecture agréable. L’auteur maîtrise sa narration et parvient à emporter le lecteur d’un bout à l’autre du texte, sans ennui.

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