Saberhagen, Fred. Dracula et les spirites

Traduction : François Truchaud
« Mon cher cousin, une fois de plus, je me permets de vous écrire afin de vous demander votre assistance. Vos pouvoirs si particuliers nous seront fort précieux, à Watson et à moi. Je compte sur vous pour nous aider à régler une affaire dont j’avoue qu’elle est une des plus mystérieuses qu’il m’ait été donné de résoudre. En effet, un couple de jeunes spirites prétend pouvoir faire revenir d’entre les morts la fille décédée d’un de mes clients. Il n’y a que vous, prince Dracula, qui saurez me dire si nous avons affaire à des manipulateurs, ou si les morts peuvent vraiment revenir de l’au-delà… Cordialement vôtre, Sherlock. »

Suite directe du Dossier Holmes-Dracula qui ne m’avait vraiment pas laissé un souvenir impérissable, cette suite est un tantinet supérieure mais n’est pas non plus une lecture indispensable. Dracula retrouve donc son « cousin » Sherlock Holmes, toujours affublé de son biographe Watson. Mycrosft, le frère de Sherlock Holmes, va également avoir son rôle à jouer dans l’histoire. Si la première partie est un peu bancale (en fait jusqu’à l’arrivée de Dracula), la suite possède quelques passages et idées sympathiques, et la dernière partie du livre a quelques traits communs avec la fin du livre de Stoker (les héros partant à la poursuite du vampire qu’ils entendent bien exterminer).

Je suis un peu plus convaincu par le Sherlock Holmes de ce second opus, même si le manque de mise en scène de ses capacités d’investigation plombe l’intérêt d’utiliser le personnage. Par ailleurs, j’ai toujours beaucoup de mal avec cette filiation Holmes-Dracula, relative à la « maladie » dont a souffert la mère de Sherlock et de Mycroft. Le gros souci avec ce second opus est qu’il part un peu dans tous les sens : policier, fantastique, espionnage, historique, à tel point qu’il ne parvient pas franchement à convaincre dans ces différents aspects. Il est également à noter que Saberhagen réutilise ici le côté épistolaire cher au roman de Stoker, Dracula utilisant les mémoires de Watson en plus des siennes pour raconter cette aventure.

Le Dracula mis en scène dans cet opus est donc un vampire très Stokerien. Il peut se déplacer en journée, mais éprouve une certaine difficulté à le faire. Lorsqu’il prend du repos, il doit le faire en présence d’un peu de terre natale, sous peine de très vite dépérir. Il a par ailleurs besoin de sang pour survivre, et seul un pieu planté en plein cœur semble à même de mettre un terme à son existence. Le vampire possède par ailleurs de forts pouvoirs hypnotiques, et la capacité de se dématérialiser.

Ce second volume Holmes-Dracula signé par Saberhagen est très légèrement au-dessus du précédent, l’histoire étant malgré tout un peu plus convaincante, même si Saberhagen semble être bien plus à l’aise dans les parties fantastiques que dans les parties plus policières. A noter cependant que ce volume contient une somme non négligeable de coquilles qui peuvent rendre la lecture très déplaisante.

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