Ruaud, André-François – Colin, Fabrice. Le livre des monstres : Chroniques du monde noir

Je m’appelle William, j’ai dix-sept ans et je suis le fils d’une humaine et d’un loup-garou. Dans ce livre, je vais réunir toutes les descriptions de monstres que j’approcherai durant mon voyage. Frankenstein, Dracula, Lucifer, ogres et zombies, autant de créatures terrifiantes qui livreront leurs secrets. Si je reviens vivant du Monde noir… Peut-être, j’en ai l’espoir, je retrouverai aussi la trace de mon père, disparu il y a douze ans. Il est temps ! Je dois partir maintenant…

La famille Carnacki se retrouve dans le monde noir après avoir fui les Van Helsing. Le père de William est un loup-garou et possède un don de double vue lui permettant de voir les passages menant de la terre au monde noir. Malheureusement, lors de ce passage, les Van Helsing les suivent et tous restent coincés sur ce nouveau monde sans pouvoir regagner la terre. William a donc du sang de garou qui coulent dans les veines mais aucune indication de forces ou de changements ne s’est manifestée pour le moment.

Nous rencontrons dans ce monde énormément de célébrités de l’imaginaire fantastique qu’elles soient issues de contes et légendes de tous pays ou d’œuvres littéraires. Tout au long de son aventure, nous rencontrerons centaures, sirènes, golem et autres Nosferatus. Ici les êtres fantastiques ne sont pas pris dans leur moule d’origine. Ils sont remaniés et adaptés à l’histoire mais toutefois, des bases historiques sont gardées et présentées aux lecteurs. Par exemple, Lucifer est ici un savant fou habitant dans la forêt des ombres et la famille de William a pour amis le monstre de Frankenstein et le Comte Dracula. L’animal de compagnie de William n’est autre que le célèbre chien à trois têtes : Cerbère.

D’un point de vue vampirique, nous rencontrons les vampires et les Nosferatus. Les vampires étaient divisés en deux clans : la famille Drakul et le clan des Batori. Il y a plusieurs siècles, une guerre civile a opposé ces deux clans. Les Drakul, ayant vaincu, ont repoussé les Batori jusqu’aux montagnes des Monts Vampires. Les descendants, dégénérés, de cette famille sont devenus les Nosferatus.

A la tête de la famille Drakul nous retrouvons Vlad Dracula. Il régit également les Monts Vampires. Son aspect physique est très classique chez les vampires modernes : le teint pâle, les cheveux noirs et un corps grand et svelte. De caractère posé, il impose du respect à son auditoire par cette impression de flegme pouvant cacher un potentiel dangereux et une intelligence supérieure. Le comte vit dans un château de style gothique servit par des Nosferatus et des Tzigani. Petite pointe d’humour et surtout grande référence littéraire, le comte possède une chatte-vampire qu’il appelle Carmilla.

Nous apprenons dans une des notes de William Carnacki, concernant l’étiquette et la bienséance, comment saluer un vampire en joignant ses 2 mains et en s’inclinant légèrement. Il nous précise également que cette société, étant très guindée, apprécie les marques de politesse ainsi que les titres de noblesses même s’ils sont pures inventions. Les Nosferatus représentent le côté sombre des vampires. Ce sont des créatures avides de sang, décharnés, montrant des crocs démesurés. Ils sont strictement nocturnes (ce qui n’est pas le cas des Drakul). Ce sont des êtres se déplaçant en groupes, suçant le sang de tous les animaux ayant le malheur de croiser leur chemin.

Ce livre se veut un carnet de notes d’un voyage que William Carnacki fait pour retrouver son père parti à la recherche d’un monde appelé Mythopea. Il se découpe en trois parties : la présentation du jeune explorateur, un guide pour le voyageur et la présentation des territoires du Monde Noir. Cet ouvrage, de très bonne facture, est très agréable à lire grâce aux petites notes et autres avis personnels qu’adresse le jeune Carnacki aux lecteurs. Nous ne sommes pas que dans une succession de présentations de créatures ou de mondes. Le récit est très facile à suivre mais n’empêche pas aux lecteurs plus avertis de se laisser surprendre par l’utilisation et le détournement de certains personnages ou créatures très connus, voir même de découvrir des êtres un peu moins répandus.

Même si ce livre est destiné à un jeune public, il est agréable de voir que l’on sort des sentiers battus en présentant des créatures mythiques pas forcément connues de tous. Et pour ne rien gâcher aux récits, les illustrations et les mises en pages sont très belles, de styles diversifiées mais collants toujours à cet univers sombre et à cet impression de carnet de voyages annoté.

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