Rollet, Thibault. L’Histoire de Mr. N, tome 1

Journaliste sans histoire à la vie on ne peut plus banale, Neeyers se voit contacté par un étrange personnage lui affirmant qu’il est un Passe-mondes, celui chargé de faire passer les âmes des défunts dans l’Au-delà. S’il refuse d’abord le « poste », Neeyers accepte finalement, comme poussé par quelque chose de plus fort que sa volonté propre. Ainsi commence sa formation, jusqu’au jour où il devient Passe-mondes de plein exercice, le précédent ayant pris sa « retraite »…

Je suis restée très perplexe devant le décalage entre le résumé et le contenu du livre. « Une vision de la mort terriblement décalée et hilarante », je m’attendais donc à un roman drôle et un peu barge, avec, pourquoi pas, un petit côté Tim Burton et un personnage à la Beetlejuice. Finalement, je n’ai pas vraiment ri, souri tout au plus, et Tim Burton restera à l’état de référence au début du livre. Mais cela, passe encore. Ce qui m’a le plus déstabilisée, c’est le découpage du roman et l’orientation prise dans la seconde partie.

Je m’explique : au départ l’auteur embarque le lecteur dans une histoire de Passe-mondes qui est plutôt intéressante et bien construite avec l’apprentissage de Neeyers. Et puis d’un coup, il bifurque et emporte son personnage chez les vampires, sans grande transition (le résultat est d’autant plus brutal et peu compréhensible après coup). Là aussi, c’est bien construit, l’auteur prend le temps d’expliquer la politique vampirique et son système de castes, le lecteur pressent les tensions et les problèmes de politique interne, mais, pendant que notre Passe-mondes se fait de nouveaux amis aux dents longues, quid des âmes des défunts ? La mythologie construite dans la première partie semble abandonnée, la fonction de Passe-mondes aussi, du coup quel est l’intérêt d’avoir développé cet aspect ?

Au final, ce n’est pas que je n’ai pas aimé L’Histoire de Mr. N, mais je n’ai pas compris l’absence de cohérence entre les deux parties. Chacune est intéressante, mais je ne vois pas quel est l’intérêt de les avoir fait cohabiter au sein du même roman, sauf si l’aspect Passe-mondes reprend de l’importance par la suite. Mais à la lecture de ce premier opus, rien ne le laisse présager. À voir ce que donne la suite, peut-être mes interrogations y trouveront une réponse…

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