Masterton, Graham. Descendance

James Falcon, nourri par sa mère dans son enfance de récits populaires roumains, est devenu un spécialiste des strigoï, les vampires qui infestaient les forêts les plus reculées de Valachie. En 1943, il est contacté par le contre-espionnage américain qui l’envoie dans une Europe dévastée par la guerre. Sa mission : traquer et éliminer les strigoï qui combattent aux côtés des nazis.

À Anvers, en 1944, James pourchasse en vain le plus redoutable d’entre eux, Dorin Duca. En 1957, il est contacté de nouveau par le contre-espionnage américain qui l’envoie cette fois en Angleterre, où plusieurs massacres commis dans la banlieue de Londres portent la signature manifeste des strigoï, conduits par Dorin Duca, mystérieusement réapparu. James, avec l’aide d’une jeune fille d’une grande beauté et maître-chien émérite, dirige les investigations…

Graham Masterton n’est pas n’importe qui dans la sphère littéraire horrifique. Auteur, parmi près de 40 romans, d’oeuvres comme Manitou ou encore la Maison des damnés, il choisit ici de se frotter au thème du vampire, par le biais des légendes roumaines. Il choisit ainsi de faire de son héros, James Falcon, le fils d’une émigrée roumaine qui a été bercée durant son enfance par les légendes de sa mère, et a fini par devenir un spécialiste du sujet.

Masterton n’a pas volé sa place de maître de l’horreur, aux côtés d’auteurs comme King, Barker ou Koontz. Son roman baigne dans une ambiance des plus réussie, qui flirte régulièrement avec le gore. Le résultat en est un roman structurée autour d’une traque, ce qui en appuie la dynamique, et resserre peu à peu l’histoire autour de certains personnages.

Falcon est ainsi propulsé spécialiste ès strigoï malgré-lui. Embarqué de force par l’armée, il se voit entraîné aux techniques de combats des militaires, et armé d’une mallette remplie d’objets censés repousser ses ennemis non-morts. Affublé d’un maître-chien et de son limier, il devient rapidement un traqueur impitoyable, qui recours sans ciller à la torture pour faire parler les strigoï qui lui tombent sous la main.

Ce n’est pas sa reprise de fonctions, quelques années après la fin de la guerre, qui risque de changer les choses. Car l’armée donne à ce moment-là à Falcon une raison d’en vouloir personnellement à Dorin Duca, le strigoï mortii dont il a déjà croisé le chemin, et qu’il pensait disparu sous les décombres d’une maison anéantie par un V2.

Masterton revient aux légendes roumaines pour son roman, posant d’emblée une distinction entre deux types de strigoï : les strigoï vii, encore vivant mais dont l’apparence corporelle se désagrège au fil du temps, et les strigoï mortii, bien plus dangereux, qui subissent une transformation supplémentaire après avoir été des strigoï vii. Ils ont besoin de s’abreuver régulièrement de sang pour survivre, et étendre leur influence en contaminant de nouvelles victimes.

Tous deux craignent l’eau bénite, les symboles religieux et certains subterfuges de sorciers roumains, et peuvent être enfermés dans des cercueils scellés de fil d’argent. Pour les tuer, il est nécessaire de les décapiter, et d’enterrer leurs restes dans un lieu consacré. James Falcon possède en outre une boussole capable de détecter la présence de strigoï.

Un roman pour le moins prenant, qui propose un rythme endiablé et une vision très noire du mythe du vampire, très éloignée des canons Bitlit actuels. On est ceci dit pas très éloigné, dans le ton et l’horreur, d’une série comme A vampire story, même si les strigoï semble un peu moins bestiaux (car capable de s’immiscer dans la société humaine). Un très bon cru signé Masterton.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *