Malevil, Jean-Christophe. Et que la nuit qui me pénètre soit ma lumière

Les chroniques de la chute du premier Ange sont racontées puis le lecteur se retrouve propulsé en 1888, quelque part en Grande Bretagne puis à Londres. Un prince vampire en quête de ses souvenirs perdus tombe éperdument amoureux d’une jeune femme qu’il ira retrouver à Londres… L’Amour et la Mort sont unis dans ce ténébreux roman.

Un roman pour le moins étrange, qui commence, en guise d’introduction, par narrer au lecteur la chute du premier ange, jalousé par dieu et finalement déchu. Une histoire d’amour entre anges qui se finit mal, et met d’emblée le reste de la novella dans une ambiance sans optimisme, où l’amour, la mort et la haine se livrent à un dangereux jeu de chassé-croisé. Ce chassé-croisé, c’est à travers la quête d’un vampire ayant perdu sa mémoire et ses souvenirs que le lecteur va le vivre. Un être vide que la rencontre d’une jeune femme va bouleverser au point de lui faire quitter sa retraite et se risquer à la suivre à Londres.

Difficile de donner un avis sur cette novella, un peu trop courte pour pleinement s’approprier les personnages et le style de l’auteur. Un peu ampoulé, empreint d’une noirceur qui semble puiser chez les auteurs de la fin du XIXe siècle, celui-ci propose un récit étrange, qu’on a du mal à raccrocher avec l’introduction à forte connotation biblique. Pas mauvais pour autant, mais pas non plus captivant, les personnages manquant clairement de relief, et le récit de dynamisme. On se perd plusieurs fois dans les pensées du prince vampire, et la narration est parfois un peu confuse. Reste que l’auteur à un certain style, qui est empreint d’une certaine poésie, mais qui n’est pas parvenu à accrocher mon attention outre mesure.

Petit bémol concernant la maquette du dit livre, dont la couverture, certes très sobre, laisse apparaître un titre en lettre gothique finalement peu lisible, surtout quand la 4e de couverture reprend cette même police gothique en guise d’exergue. Et la police utilisée à l’intérieure, typée police manuscrite, n’arrange pas vraiment les choses, et nuit à mon sens au confort de lecture.

Le vampire qui est le personnage central du livre a davantage à voir avec les classiques fondateurs du genre qu’avec les dernières variations sur le mythe. On est en prince d’un personnage appartenant à la noblesse qui ne vit qu’à la nuit tombée. Il ne se reflète pas dans les miroirs et n’a pas d’ombre, et déteste les symboles religieux, de la bible au crucifix, sans pour autant que ceux-ci ne semblent l’affecter outre mesure.

Une novella pas forcément déplaisante à la lecture, mais qui aurait mérité plus de pages, notamment pour davantage travailler la psychologie des personnages et gagner en cohérence. Sans compter une maquette plus « pro ».

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