L'Homme, Erik. A comme Association, tome 5. Là où les mots n'existent pas

Alors qu’ils profitent tous les deux du soir de Noël, Ombe et Jasper sont les victimes d’une attaque violente. C’est un choc terrible pour Jasper, qui se retrouve seul et affaibli. Déterminé à découvrir l’identité de leurs mystérieux agresseurs, obnubilé par l’idée de se venger, Jasper se lance dans une folle poursuite. Mais comment atteindre son but quand l’Association vous lâche, et qu’on ne peut compter pour survivre que sur un vampire peureux, une harpie revêche et les livres de sorciers disparus depuis longtemps ? Il faudra à Jasper beaucoup de courage pour surmonter les obstacles qui se dressent devant lui, à commencer par sa propre colère et son immense chagrin.

Ce cinquième tome marque un tournant dans la série A comme Association. Il s’agit en effet du premier tome a avoir été écrit après la mort de Pierre Bottero, un tome qui confirme les annonces faites depuis le tome 1 par Erik L’Homme. A savoir que la série ira jusqu’à son terme, mais que le personnage d’Ombe quittera le devant de la scène. Un choix qui n’a pas du être simple à faire, et qui a du être tout aussi difficile à porter à l’écrit. Après la dernière scène du précédent tome, un véritable choc quand on sait comment est mort Bottero : Ombe et Jasper partent en moto dans une froide nuit de décembre, Pierre Bottero quant a perdu la vie dans un accident de moto, survenu en novembre 2009.

Erik L’Homme a donc choisi de prendre la suite de la série juste après l’accident qui a coûté la vie d’Ombe, dont la présence ne quitte a aucun instant l’histoire, présente à travers chaque pensée, chaque parole de Jasper, lancé en sa mémoire dans une vengeance contre son meurtrier. Un tome qui voit donc le jeune héros insouciant des premiers tomes se confronter à la réalité de la vie, et affronter sans trembler ses ennemis, passant rapidement outre ses propres hésitations. Un tome dur donc, aussi bien par la charge émotionnelle de ses premières pages que pour la résolution de son intrigue.

Si j’avais un peu de mal avec l’humour et les calembours du premier tome, ils ne m’ont à aucun moment paru trop appuyés dans ce cinquième tome. Ils sont certes bien présents, mais permettent avant tout d’insuffler un peu de légèreté au milieu du maelström de tristesse et de rage qui anime Jasper, complètement tourné vers la tâche qu’il s’est fixé : venger celle qu’il venait tout juste d’arriver à considérer comme une sœur.

Alors qu’ils avaient quitté le devant de la scène à la fin du tome 1, les vampires reviennent ici montrer le bout de leur nez. On retrouve ainsi Fabio, le vampire que Jasper avait bloqué dans une cave, en attendant les renforts de l’association. Lequel vampire vit donc la nuit, mais ne se nourrit (officiellement) que de sang de porc, la chasse et l’absorption de sang humain étant interdit aux vampires. L’auteur profite également de cette scène pour rappeler que les vampires, aussi résistants soient-ils, peuvent succomber à des rituels magiques, notamment si on les immole par le feu.

Une jolie réussite que ce quatrième tome, qui démontre qu’Erik L’Homme a su amorcer un virage difficile mais justifié de la série initié aux côtés de Pierre Bottero. Un tome poignant, bien écrit, qui n’en oublie pas de laisser quelques pistes pour une suite qui devrait explorer davantage le rôle de l’Association et ses liens avec les Anormaux.

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