Harkness, Deborah. L’école de la nuit

Diana Bishop, jeune historienne issue d’une puissante lignée de sorcières, Matthew Clairmont, vampire de son état, ont brisé le pacte qui leur interdisait de s’aimer. Déterminés à percer le mystère du livre connu sous le nom d’Ashmole 782, le manuscrit perdu, et tentant d’échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont fui dans le Londres… du 16e siècle. Un monde d’espions et de tromperies, qui les plonge dans les méandres du passé de Matthew et les confronte aux pouvoirs naissants de Diana.

A la fin du précédent volet, Diana et Matthew décidaient de retourner dans le passé, à la recherche de l’Ashmole 782, que convoitent vampires, démons et sorciers. Ce n’est donc pas étonnant de voir que cette suite commence directement en plein 16e siècle, et qu’elle ne fera que de brèves incursions, à travers d’autres personnages, dans l’époque contemporaine. Ce qui va permettre à l’auteur de montrer sa connaissance de l’histoire du Londres élisabéthain, sans oublier d’intégrer à son récit de nombreux clins d’oeils à la culture et aux légendes de cette époque, du rabbin Loew à John Dee, en passant par Shakespeare et Robert Bacon. Des clins d’œils qui puisent pour beaucoup dans le terreau ésotérique de cette époque, et font baigner le récit dans une forte odeur d’alchimie (la recherche de la pierre philosophale, la transmutations, etc. autant de thèmes fortement présents au fil du roman).

Pour être franc, l’auteur n’a pas un style des plus original, mais le fond historique et la dimensions alchimique de cette suite sont pour beaucoup dans l’intérêt de la chose, pour peu qu’on goûte aux métaphores et à la symbolique qui en découle. Reste que, si l’ensemble est d’assez bonne facture, l’histoire met un certain temps à démarrer, et le lecteur peut rapidement s’impatienter devant cette quête qui fait régulièrement du surplace. Au point que parfois on puisse se demander si les deux héros n’en ont pas oublié leur pourquoi de leur voyage à travers le temps.

Ceci mis à part, l’auteur propose des scènes assez réussies, pour ne pas dire poignante, à l’image des retrouvailles entre Matthew et son père Philippe, d’une grande justesse. C’est typiquement ce genre de temps forts qui permettent de contrebalancer les longueurs et de relancer l’intérêt du lecteur.

Niveau vampirique, on en apprend ici davantage sur la Congrégation, cette organisation de l’ombre qui a pour but de maintenir les relations entre les différentes espèces au niveau du statu quo, en réglementant les relations entre elles, tout en veillant à ce que l’humanité n’en sache pas trop. On découvrira par ailleurs que l’immortalité n’empêche pas les vampires d’être sujets à certaines pathologies qui peuvent leur donner des difficultés à contrôler leur soif de sang. Enfin, on croisera le chemin de deux familles que les amateurs de vampires connaissent bien, ce qui permet de renouer avec les classiques du genre tout en les intégrant dans l’univers du roman, avec ce que ce qui en découle.

Un second tome un léger cran au-dessus du premier, même s’il est parfois sujet à quelques longueurs, et à une intrigue qui tarde à se lancer. Reste que l’univers est riche, que les créatures et leurs différences / ressemblances sont bien utilisées et que la série touche à des thématique peu habituelles dans le giron (notamment l’alchimie). Du coup, je poursuivrais avec plaisir lors de la sortie du prochain volet.

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