Guibé, Mathieu. Elvira Time, saison 1. Dead Time

L’existence des vampires et le danger qu’ils représentent est connu de tous. Le gouvernement a laissé aux vampires la possibilité de se faire connaître des autorités, et survivre de ce qu’on voudra bien leur confier (du sang d’animaux). Les contrevenants étant pourchassés par des chasseurs de primes qui touchent des subsides pour chaque paire de crocs rapportés. Elvira Time est la fille d’un chasseur récemment décédé qui a choisi de prendre la suite des affaires de son père, même si, étant encore mineure, elle ne peut pas pour le moment encaisser le profit de ses victoires.

Avec la première saison d’Elvira Time, Mathieu Guibé rompt avec ses ambiances passées pour se tourner vers une série imprégnée de pop-culture (Buffy en tête, mais pas que), au style léger mâtiné d’humour. J’étais resté sur les ambiances plus torturées du recueil À un sanglot de moi tu reposes, force est de constater que l’auteur a plus d’une corde à son arc (et va ici surprendre son lectorat habituel). Certes, il y a toujours dans Elvira Time une certaine noirceur (et une certaine tristesse), tirée notamment du passé de l’héroïne, mais elle est moins présente, et nuancée par l’action rondement menée, des personnages surprenants (et pas si caricaturaux qu’on peut le croire).

Elvira Time fait bien évidemment référence à Buffy contre les vampires, mètre-étalon de la série du genre, qui met un petite groupe de héros (aux compétences qui se complètent) face à des créatures surnaturelles. Pour autant, on est loin de la fan-fiction, Mathieu proposant un scooby-gang différent, et construisant son récit sur un contexte original. La structure même du livre, basée sur des chapitres courts mais rythmés ( même si issus de la publication initiale, découpée en feuilletons) maintient l’intérêt du lecteur intact tout au long du texte, qui ne souffre pas franchement de temps morts.

Dans l’univers d’Elvira Time, l’existence des vampires n’est un secret pour personne. L’État, soucieux du danger qu’ils représentent, leur a forcé la main pour se déclarer, autorisant (et finançant) des chasseurs à s’attaquer à ceux qui ne le feraient pas. Ce sont des créatures qui ne craignent pas la lumière du soleil (dans une certaine mesure), elles ont besoin de sang pour survivre et peuvent être détruites si on leur transperce le corps. À ce moment là, elles explosent, tapissant les environs de sang et de morceaux de corps.

Une première saison (pour reprendre la nomenclature retenue par l’auteur) assez rafraîchissante, avec de l’action, un univers référencé mais avec ses originalités et une touche d’humour. Une melting-pot qui transparaît dès la couverture, très typée pulp, qui tranche avec les sorties habituelles de l’éditeur et lui donne une coloration à part.

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