Guibé, Mathieu. À un sanglot de moi tu reposes

Au fil de douze histoires, dont certaines explorent des univers fantastiques voire futuristes, Mathieu Guibé (dont MilieWB vous a déjà parlé, lors de sa chronique du roman Even Dead Things Feel your Love) propose tour à tour des messages et des témoignages sur la société qui nous entoure. Des voix et thématiques multiples, assez sombres dans leur ensemble, où la mort (ou l’immuable destin) imprime sa marque.

Ce recueil marque ma première rencontre avec la plume de Mathieu Guibé. Si j’avoue ne pas avoir été transporté par l’ensemble des nouvelles, un certain nombre d’entre elles aborde les choses de manière intéressante, et non dénuée de style. Et si flotte de-ci de-là une touche d’espoir, Mathieu semble davantage apprécier les ambiances sombres et les situations tristes, marquées du sceau de la fatalité. Pour autant, on est loin d’être face à une noirceur violente et horrifique (même si certaines des thématiques abordées s’y rattachent), mais davantage à une ambiance où la noirceur se fait séduisante, ou inéluctable.

Si deux nouvelles du recueil se frottent au thème du vampire, j’avoue que ce ne sont pas celles qui auront le plus retenu mon attention. « Le Bug humain » et sa tentation dystopique, voire des nouvelles comme « Lis-moi » ou « Dans L’Ombre d’un géant » m’ont davantage convaincu. Un peu plus longues, donc plus étoffées. Reste que pas mal des thématiques abordées sont à même de toucher le lectorat, et proposent une porte d’entrée dans l’univers de l’auteur, comme une sorte de témoignage de son évolution (toutes les nouvelles ne semblent pas datées de la même époque, et une partie sont inédites).

Deux nouvelles traitent ici du thème du vampire. La première joue sur la caractéristique de l’absence de reflet du vampire dans un miroir (et une conclusion pas aussi évidente que ce à quoi on pouvait s’attendre), la seconde revient sur la place du vampire vis à vis de la religion, confrontant un des derniers vampires avec un des chasseurs qui les poursuivent depuis des siècles. Des codes certes connus, mais l’auteur propose une vision propre (même si la fin de la première nouvelle sur le sujet ne m’a pas convaincu outre mesure).

Un recueil  proposant une collection de nouvelles variées (car pas toutes inscrites dans un registre fantastique) qui permettent de découvrir les multiples facettes de ce jeune auteur bien parti pour faire parler de lui (et qui semble déjà avoir commencé, si j’en crois les retours sur son dernier roman aux dents longues). Même si tous les textes ne m’ont pas convaincu, les ambiances sont variées et le style efficace.

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