Fourtaux, Guillaume. Aux frontières de l'aube

L’armée des Ténèbres envahit la Translavynie au travers d’un portail activé par de mystérieux métamorphes. Le fils d’une dryade, Anastase Lupescu, qui les traque depuis des semaines, se retrouve pris dans la guerre qui ravage le pays. Il rejoint les troupes humaines et gagne l’abbaye fortifiée d’où le comte Vlad III Milocescu dirige la résistance. Bientôt assiégé avec ses vassaux, le comte devra faire face tant aux envahisseurs qu’aux appétits de ses vassaux et des religieux qui tablent sur la guerre pour le renverser. Seul le soutien d’Anastase et d’alliés inattendus lui offre une chance de sauver la Translavynie et de parvenir aux frontières de l’aube…

Guillaume Fourtaux signe ici son premier roman. D’emblée, le lecteur est plongée dans une atmosphère très teintée de Dark Fantasy, où les puissances obscures obligent les autres créatures à s’allier, pour empêcher le monde de sombrer. Parmi ces races, les humains doivent en plus subir le résultat des luttes intestines auxquelles ils se livrent depuis des siècles, et des luttes de pouvoirs qui ont miné la confiance que chaque famille pouvait porter aux autres. Des rancoeurs qui ne sont pas pour rien dans la situation actuelle, qui densifient l’intrigue au fur et à mesure, et compliquent la préservation de la Translavynie.

Si Anastase Lupescu est le héros désigné de cette histoire, il n’est pas le seul personnage que le lecteur aura l’occasion de suivre. Un choix intéressant, car il permet de montrer et d’expliquer la diversité des points de vues, et de découvrir au fur et à mesure, à travers les yeux de chaque camp, les tenants et aboutissants des meurtres et batailles qui se succèdent. Mais un choix qui ne permet pour autant pas de donner au héros toute l’ampleur qui aurait pu être la sienne, et qui voit sa quête se dérouler un peu trop facilement. Sans compter l’ajout d’une touche romantique finale qui n’était pas franchement nécessaire.

Reste que pour un premier roman, Guillaume Fourtaux s’en sors bien. Choisissant de placer son intrigue dans une version détournée de la Transylvanie, jouant à cet effet sur les noms des personnages, et l’aspect politique, l’auteur parviens à mettre en place un univers cohérent, qui puise dans nos mythes (qu’ils soient profanes ou sacrés) et parvient à donner naissance à une sorte d’Elseworld, une vision fantastico-féérique de la Transylvanie médiévale.

Si les vampires ne sont pas directement cités, une des races mise en scène dans cet ouvrage est à n’en pas douter d’obédience vampirique. Après avoir mené à bien un rituel qui tient fortement de la nécromancie, et avoir échangé leurs sangs, les humains semblent à même de devenir des créatures immortelles qui devront, pour assurer leur survir, s’abreuver de sang. Perdant au passage leur humanité pour laisser leurs instincts primaires, comme le sexe et la violence, prendre le dessus. Des créatures pourtant susceptibles d’être détruites, si elles ne sont pas encore arrivée à leur pleine maturité, et qui craignent les loup-garous.

Un sympathique moment de dark fantasy, non empreint d’erreurs mais qui tient la route face aux récentes sorties du genre. Et un roman qui se lit sans anicroches, et propose un récit gorgés de rebondissements.

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