Foley, Andrew – Staples, Fiona. Done to Death

Lassée de recevoir des imitations mal écrites du roman de Shelley DeMornay, son éditrice Shannon Wade s’est résolue à faire ce que toute personne raisonnable ferait dans une telle situation : elle se met à tuer les aspirants auteurs en question. Car si Drowning in Darkness a offert le succès à la maison pour laquelle travaille Shannon, la vision du mythe du vampire que propose le best-seller est à l’origine d’une passion sans précédent pour les créatures aux dents longues, plus séduisantes que jamais. Cependant, offrir un éclairage romantique sur les vampires n’est pas du goût de tous, Shelley et Shannon vont s’en rendre compte à leurs dépends.

Le lecteur est ici confronté à une vision assez sarcastique de la fiction vampirique de ces dernières années, entre Anne Rice et Stephenie Meyer (qui ont indubitablement servi de matière première au personnage de Shelley DeMornay). L’idée géniale va être ici de confronter le milieu de l’édition (auteurs comme éditeurs) à leur traitement romantique du sujet, qui déclenche autant l’hystérie des fans que des retombées financières massives. Et entraîner dans sa suite une cohorte de suiveurs de qualité moindre, fortement inspirés par l’œuvre motrice.

Les personnages sont bien mis en scène, même si certains frisent parfois la caricature (Shelley DeMornay en tête), ce qui colle parfaitement avec l’ambiance recherchée. L’histoire propose pas mal de rebondissements et des trames multiples qui finissent par se recroiser, au fur et à mesure que se dessinent les liens entre les différents protagonistes.

Le dessin de Fiona Staples est également un point fort de cette histoire. Son trait vif et ses lignes anguleuses donnent un charme particulier à l’histoire, et permettent à l’album de se démarquer des œuvres plus graphiquement mainstream. L’artiste assure également la mise en couleur (sans opter pour l’uniformisation informatique), ce qui permet une bonne cohérence entre le dessin et la colorisation.

Si le thème du vampire est un des axes centraux du récit (notamment autour de l’édition), l’aspect fictif n’est pas le seul abordé. Car si Shannon Wade se débarrasse des aspirants auteurs armée d’un pieu acéré, d’autres créatures, moins humaines, s’agitent dans l’ombre. Des créatures qui n’ont pas grand-chose en commun avec le vampire romantique, et font davantage de ce dernier une créature aux frontières du cannibalisme qui craint la lumière du soleil et veut mettre un terme à la mode du vampire romantique.

Une histoire menée tambour battant, qui dresse un portrait vitriolé des auteurs à succès et du milieu de l’édition, sous l’angle de la fiction vampirique. Redoutable !

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