Collins, Nancy A – Berkenkotter, Patrick. Vampirella, volume 2. God save the Queen

Alors qu’elle tente de s’habituer à sa récente charge de Reine des Nosferatu, Vampirella découvre que prendre la suite de Drago ne se limite pas à diriger une partie des vampires. En effet, ce dernier a créé l’organisation The Kabal, dans l’idée de lutter contre l’apocalypse et toute tentative des forces de l’ombre d’annihiler l’humanité. The Kabal regroupe ainsi des démons et être surnaturels dont la volonté est de juguler les débordements des leurs. Alors que plusieurs épidémies font leur apparition, Vampirella s’allie donc à  la sorcière Evily et à Calliet le loup-garou.

Après un premier recueil assez remarquable (dans lequel l’auteur mettait Vampirella aux prises avec plusieurs variations du mythe), la sculpturale vampire, désormais à la tête des Nosferatu, doit maintenant concilier ses responsabilités de reine avec l’action sur le terrain aux côté de Kabal, créé par Drago. Nancy Collins, toujours aux manettes de la série, nous conduit une nouvelle fois aux cœurs des légendes, piochant aussi bien dans la  littérature classique (Faust) que la mythologie grecque (Médée), voire la matière biblique (Caïn). Au passage, elle propose de nouveaux ajouts à l’histoire de Vampirella, notamment concernant le père de cette dernière. Riche en rebondissement, en retours de personnages (tirés des arcs précédent et du spin off), tout en incluant la touche de classicisme de la série (notamment dans les relations de l’héroïne aux hommes), ce nouveau recueil démontre s’il en était besoin que l’auteur s’est pleinement appropriée le personnage, et clôt avec classe cet ensemble d’arcs après avoir permis à son héroïne de se faire une place (et constitué autour d’elle un groupe d’alliés fidèles).

Le dessin est d’assez bonne qualité pour cette suite, à l’image de ce à quoi on avait pu avoir droit dans le premier recueil. Sans compter que le dessinateur fait preuve d’une bonne maîtrise de la mise en scène quand il s’attache à placer son héroïne dans des situations moins orientées actions (à l’image de Vampirella rendant justice auprès de ses sujets Nosferatu). Le trait est homogène, dynamique et respectueux de la galerie de personnages déjà connus. La couleur est simple mais efficace, l’aspect informatisé ne sautant pas forcément trop aux yeux.

Niveau vampirique, on apprendra ici que Vampirella est affiliée à des figures bibliques des deux côtés. Si on savait déjà que c’était le cas par sa mère, Lilith, on découvrira que son père (jusque-là inconnu des lecteurs) est une autre figure bien connue. On recroisera également ici sa soeur Draculina, ainsi que l’ordre du Vatican avec qui elle travailla par le passé. Pour autant, peu des caractéristiques de son état de vampire sont ici mis en scène, hormis sa capacité à hypnotiser ses victimes ou a se transformer en chauve-souris. On ne la verra ainsi jamais boire du sang. On apprendra cependant qu’elle est devenue insensible à l’eau bénite. On note également l’apparition d’un vampire nommé Savanovic, en hommage à la légende serbe du même nom.

Une fin de cycle menée haut la main par Nancy Collins, qui permet à l’auteur de clore sans défauts son passage aux commandes de Vampirella. Mais connaissant les travaux variés et récurrents de l’auteur sur le thème du vampire, pouvait-il en être autrement ?

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