Cary, Kate. Dracula Tome 1 : L'Héritier

John Shaw, jeune homme anglais, est envoyé au front en France, où il tiendra un journal de tranchées étonnant, puisque son commandant Quincy Harker (sic) y est décrit comme un monstre sanguinaire et surhumain, capable d’élever un homme d’une seule main.

Mary Seward, l’infirmière qui accueille le lieutenant Shaw blessé et délirant à l’hôptal de Purfleet, en Angleterre, est attirée par ce jeune homme qu’elle a aperçu pendant son enfance et qu’elle veut soigner. C’est ainsi qu’elle se permet de lire le journal de tranchées du soldat, dans l’espoir de l’aider à surmonter la peur qui l’engloutit. La suite du récit continuera de fonctionner par journaux intimes au style inchangé, procédé qui ne va pas en faveur d’un effet de vraissemblance et n’a rien d’une originalité dans la littérature jeunesse ou dans les avatars de tous crocs du Dracula Stokerien.

John se trouve résider dans une demeure qui jouxte l’hôpital, dans laquelle sa soeur Lily Shaw est restée pendant que la guerre gronde et où elle ne tarde pas à loger Quincey Harker lui-même, puisqu’il est réputé avoir sauvé son frère lors d’une attaque. Des liens se créent : entre Mary et John, entre Lily et Quincey, qui ne tarde pas à fuir avec elle en Transylvanie pour l’épouser.

Kate Cary reprend vaguement la trame de Stoker, pour en faire une soupe dont les rebondissements sont les alliances et les découvertes de liens de sang. On voit principalement émerger le personnage de Mary Seward, droite et courageuse, sans concessions et une pseudo complexité de Quincey Harker dans un dénouement qui joue le retournement de situation, assez ridicule.

Milan conseille cette lecture pour les jeunes de 14 ans : elle n’en possède pas la complexité ni le vocabulaire suffisants, ce n’est pas un livre intéressant. Il pourvoira par contre aux fantasmes un peu primaires de certains jeunes ados : violence et érotisme sont très palpables. Si encore nous nous rapprochions de la série Z, mais voilà plutôt une initiation à la lecture de Harlequins.

7 réponses à Cary, Kate. Dracula Tome 1 : L'Héritier

  1. Je suis d’accord avec le rédacteur du billet. Malheureusement, ce livre m’a un peu déçue, mais il ne se rapproche en aucun cas de la mièverie des Harlequin bas de gamme (car, j’avoue, certains livres que publient cette édition en valent parfois le détour). Je n’en suis qu’à la moitié du "roman" (car ce sont surtout des extraits de journaux intimes, qui n’ont pourtant pas lieu d’exister alors qu’ils vivent un épopée soit-disant extraordinaire, et de presse écrite avec trop de sentiments pour imiter l’objectivité des journalistes), et je tiens à le terminer. Qui sait, peut être que mon avis changera.
    Sur ce, j’espère que ce roman aura un minimum de succès. Mais sachez que cela n’a absolument rien à voir avec l’histoire de Bram Stocker, bien plus élaborée!

  2. Karl Pate dit :

    Et bien moi j’ai aimé ce livre que mon fils m’a recommandé (il a 13 ans). Voila un livre que j’ai trouvé bien écrit dont le dénouement n’est pas si ridicule et qui est bien loin des collections Harlequins (que je n’ai jamais lues d’ailleurs…) Je défends donc ce livre et je souhaite en lire la suite.

  3. exsecrabilis dit :

    non, non, non!le bouquin de Kate Cary est vraiment pas mal, même si je suis d’accord avec la remarque sur les fantasmes des pré-ados ><‘ l’histoire est bien, même si je reconnais aussi qu’elle aurait pu être mieux. Le scénario ne tient pas du génie, mais le premier tome m’a donné envie de lire la suite…parce que je pense que ça n’a absolument rien à voir avec les Harlequins, que je n’ai pas lus non plus et j’imagine que ça vaut mieux comme ça ^^ Et pour la remarque sur le vocabulaire pas très varié, si on craint vraiment ce genre de choses, il faut aller voir du côté de Robin Hobb, elle a style magnifique!!! (Oui, euh, par contre, ses histoires n’ont rien à voir avec les vampires, mais l’Assassin Royal vaut vraiment le détour. On peut aussi lire Les Aventuriers De La Mer, c’est une série en parallèle)

  4. Jeannette dit :

    Je ne pense pas que l’auteur ait voulu faire "original" avec les journaux intimes puisque sa série est censée être la suite du Dracula de Stoker : elle était bien obligée de reprendre ce genre. Quant au manque de différence de style entre les différents personnages, il n’y en a pas franchement non plus dans le roman de Stoker, non ? Enfin, travaillant en collège avec de nombreux adolescents, je peux vous assurer que pour la plupart la difficulté du vocabulaire est bien suffisante…(c’est un bon niveau collège, quoi). Et pourquoi l’idée qu’un vampire puisse en avoir assez d’être un vampire serait-elle ridicule ? C’est original, plutôt, non ?

  5. senhal dit :

    Enfin, il y a de bien meilleurs livres à faire lire aux ados, quelque soit par ailleurs leur niveau de lecture, bien que toute lecture soit bonne à prendre, cette intrigue est bien trop enfantine pour des gosses de 14 ans tout en contenant des détails ne convenant pas aux plus jeunes.

    Pour ce qui est de différencier les styles d’écriture des personnages chez Stoker… l’intérêt de la construction du roman n’est tout simplement pas là mais dans la grille de lecture offerte par le prisme des nombreux supports d’écriture à l’apex duquel se dessinent en ombres silencieuses, Dracula… et son pendant, Van Helsing, qui n’écrit pas non plus.

    Une complexité qui n’existe pas chez Kate Cary, qui aurait tout aussi bien fait, pour donner du volume à ses personnages, de travailler les styles. That’s my point.

    Pour finir, le vampire qui en a marre d’être un vampire est une figure initiée par Anne Rice et reprise depuis.

  6. (^.^) dit :

    J’ai bien aimé ce livre, mais j’ai été VRAIMENT déçue par la fin… =(
    C’est un peu triste, j’ai été plutôt surprise. Je me demandais comment ce livre pouvait-il se terminer: je ne voyais pas d’issue!

    Mais il y a un tome 2, non? Il est déjà paru?

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