Caldera, Georgia. Les Larmes rouges, tome 2. Déliquescence

La proximité d’Henri protège désormais Cordélia, mais la menace représentée par Avoriel n’est pas pour autant écartée. Le prince décide de retourner à Reddening House avec sa compagne aux mystérieux pouvoirs, cachant aux siens le vrai nom et la vraie essence de cette dernière. Attachée à Henri, Cornélia va, au fil des semaines, découvrir les multiples facettes de la vie passée de ce dernier, et découvrir un personnage au passé à la fois trouble et tragique. Ses songes vont également la mettre en présence d’un autre vampire, lequel semble à même de communiquer avec elle dans ses rêves. Mais qui est-il exactement ?

Le premier tome des Larmes Rouges, après avoir été édité par les Éditions du Chat Noir, avait été rapidement repéré par J’ai Lu, et réédité par la maison d’édition poche quelques mois après. Ce second opus, qui sort directement dans la collection « Darklight », se sera donc fait attendre aux lecteurs de la première version du tome 1. D’emblée, il faut avouer que reprendre le fil sans avoir relu le premier volet est assez complexe, tant la galerie de personnages est dense. Je ne saurai donc que trop conseiller aux lecteurs désireux de s’y atteler de cette manière de se plonger dans les résumés et fiches de personnages proposés par l’auteur sur son site (et même avec ça, je pense qu’une relecture m’aurait permis de plus rapidement me mettre au diapason de l’histoire).

On retrouve d’emblée le style de Georgia Caldera, qui convoque davantage une ambiance issue de la littérature gothique que de la romance paranormale moderne, le tout avec une petite touche de modernisme qui semble la faire pencher vers un imaginaire pas si éloigné que ça d’un Tim Burton. Force est par ailleurs de constater que la plume de l’auteur a mûri, et que les ressorts de son histoire en profitent bien. À commencer par l’alternance entre les séquences qui se déroulent dans les rêves de Cornélia et celles où elle est éveillée, qui s’intègrent mieux dans l’histoire. De même pour les personnages, dont la galerie, si elle s’étoffe peu, ne s’en affine pas moins, la psychologie des vampires gagnant en cohérence au fur et à mesure que leurs relations passées se détaillent. La romance est certes bien présente, mais elle sert globalement bien l’intrigue (même s’il y a peut-être un tantinet trop de scènes d’amour à mon goût). Et si Cornélia a encore quelques réactions puériles, elle évolue malgré tout au contact des habitants de Reddening House.

La mythologie vampirique de la série est assez détaillée (et plusieurs scènes de ce deuxième tome permettent de l’approfondir). On redécouvre ainsi la généalogie vampirique, dont les pouvoirs diminuent avec les générations. Les vampires les plus anciens disposent ainsi de pouvoirs particuliers, comme celui d’influencer les tiers, de lire dans les esprits, etc. Le sang des plus anciens est également un sceau redoutable, que les vampires plus jeunes ne peuvent rompre. On découvre également certains des usages de la race vampirique, comme celui d’enfermer les leurs qui ne sont plus en mesure de contrôler leur envie de s’abreuver de sang. Tout en revenant sur les poncifs du genre, du pouvoir de cicatrisation à la décapitation et au pieu enfoncé en plein cœur.

Un deuxième opus qui monte d’un cran la qualité de la série, que ce soit au niveau du style, de l’histoire ou de la psychologie des personnages. Si j’avais buté plusieurs fois à ma lecture du premier tome, il n’en va pas de même pour cette suite, certes tout aussi dense mais plus efficace. Et l’histoire s’achève sur un rebondissement plus que prometteur (même si attendu).

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