Armintrout, Jennifer. Le lien du sang

Belle. Et immortelle… Une seule goutte de sang a fait d’elle un vampire. Une femme assoiffée de sang, condamnée à vivre dans l’ombre. Et Carrie doit maintenant décider de son destin : rejoindre Nathan, l’homme qui l’a initiée à sa vie d’immortelle. Ou succomber au désir fatal qui la pousse vers Cyrus, le démon dont le sang coule dans ses veines…

Nathan, son amant de la nuit, l’attire irrésistiblement. De lui, elle a reçu son initiation, appris à maîtriser le mal qui est en elle, à retenir les pulsions qui la tourmentent sans répit. Mais le pacte qui la soumet à Cyrus, son maître, est de ceux qui enchaînent à jamais. Débauché et pervers, Cyrus flatte en elle la part d’ombre la plus obscure, la plus inavouable, la plus fascinante aussi. Et le lien terrifiant et voluptueux qui les asservit l’un à l’autre pourrait faire d’elle une prédatrice sans remords, entièrement livrée à ses plus noirs désirs…

Harlequin et vampire, voilà le bien peu prometteur mariage que nous propose ce premier volume de la série de Jennifer Armintrout. L’histoire nous présente donc le destin d’une jeune médecin, transformée en vampire par accident, qui va faire la découverte des aléas de sa nouvelle vie. Si on met de côté le thème vampirique, on se retrouve avec une des accroches les plus rabattues des romans d’amour (dont Harlequin, faut-il le rappeler, est un des plus gros pourvoyeur) : une femme, dans une situation équivoque, est partagée entre ses sentiments pour deux hommes très différent. Le premier, aussi violent qu’attirant, est celui par qui ses problèmes sont arrivés. Le second, gentil, mais au sombre passé, est celui qui va tenter de l’aider à surmonter ses problèmes.

Vous l’aurez compris, ce n’est certes pas au niveau de l’histoire, qui va nous narrer les hésitations de l’héroïne, qu’il va falloir chercher l’originalité. Les personnages ne sont guères plus attractifs, leur côté par trop caricatural empêchant en partie le lecteur de se passionner pour leur histoire. Le style en lui-même n’est pas continuellement blâmable, mais certains passages donnent l’impression que l’auteur se plie à une certaine ligne éditoriale (les rencontres entre les différents protagonistes masculins et féminins sont insipides au possible), ce qui réduit grandement l’intérêt qu’on pourrait porter à sa plume.

Les vampires ici en présence possèdent certaines originalités par rapport au mythe classique. D’un côté se trouve le Mouvement, regroupement de vampire qui recherche avant tout l’extinction de leur propre espèce en empêchant toute nouvelle transformation, traquant sans répit les réfractaires. De l’autre, un vampire d’un demi-millier d’année, fils d’une créature unique qui se nourrit des âmes de ses victimes. Le Sanguinarus, un antique ouvrage écrit par un chasseur de vampire, compulse l’ensemble des connaissances sur les non-morts. On y apprends notamment comment tuer un vampire, les pieux, l’eau bénite et la lumière du jour semblant représenter des ennemis mortels pour les vampires. Une autre originalité a tarit à la manière dont les vampires se nourrissent, en gardant auprès d’eux un cheptel (consentant ou non) de donneurs potentiels.

Le peu d’intérêt qu’on pourrait trouver dans le traitement du mythe est malheureusement sévèrement tancé par le style plus que figé et rabattu de l’histoire, qui sombre très (trop) régulièrement dans les affres (insipides) d’une romance à trois protagonistes. Une lecture qui risque fort de ne pas laisser de traces dans la mémoire des lecteurs…

2 réponses à Armintrout, Jennifer. Le lien du sang

  1. sally dit :

    il laisse la trace d’un livre qu’on est content d’avoir trouvé dans la librairie de la gare pour le voyage et que finalement on regrette d’avoir acheté car on sait bien que les collections arlequin c’est vraiment pas pour nous…

  2. Poupougne dit :

    Coucou,
    Moi ce qui me navre, c’est le prix auquel certaines personnes mettent en vente ce livre ! De 20 à 37 euros sur certains listes car soi-disant rare et exceptionnel ! Bref, grâce à votre commentaire, je crois que je m’en passerai…

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