Moranzoni, Régis – Hubert, Thomas. Carpathes

Tremblez pitoyables humains, tremblez car dans Carpathes, vous n’aurez d’autre utilité que de servir de nourriture à de redoutables prédateurs à la peau blanchâtre : des vampires ! Chaque joueur va incarner ces êtres aux longues incisives, et va tenter à coups de pouvoirs, de dominer tous ses adversaires afin d’en faire des esclaves. Attention à bien gérer cet élément prépondérant et novateur, sinon vous risqueriez bien à votre tour de mordre la poussière ! Celui qui fera preuve le plus de détermination sera élevé au rang de Seigneur des Vampires par les Anciens. Il ne peut y en avoir qu’un. Plusieurs vampires prétendent à ce titre, ce qui n’est assurément pas pour vous déplaire. Votre instinct aiguisé par des siècles de survie est affûté, la chasse peut commencer.

Dans Carpathes, il s’agit donc ni plus ni moins que d’incarner des vampires, et de jouer les uns contre les autres dans le but d’affirmer sa domination sur ses adversaires. Les parties sont prévues pour durer entre 45mn et 60mn, mais peuvent parfois traîner un peu en longueur. Car si les différents joueurs ne piochent pas des cartes susceptibles de relancer attaques et autres dominations, les tours peuvent rapidement avoir un côté répétitif. Ceci dit, cette impression n’est survenue qu’à la deuxième partie, la première avait été plus rapide et dynamique.

Le déroulement du jeu est relativement simple. Lorsque son tour arrive, chaque joueur peut opter entre trois actions : piocher une carte de sang (une victime humaine qui correspond à un certain nombre de point de sang), piocher un pouvoir (ce qui va notamment permettre d’attaquer ses adversaires) ou gagner 20 points de sang perdu. Le joueur n’est limité que par le nombre d’action (3 par tours). Il peut ainsi les combiner comme bon lui semble (piocher trois cartes sang, ou piocher une carte sang et deux cartes pouvoirs, etc.). A chaque tour, la lune change, sachant que certains pouvoir sont liés à la couleur de celle-ci. De même, chaque nouveau tour voit l’activation d’une carte évènement qui peut durablement modifier le tour (par exemple doubler les dégâts infligés).

On notera que les illustrations sur les cartes sont assez jolies, ce qui ne gâche aucunement le plaisir du jeu, bien au contraire. Le matériel, hormis les cartes consiste en de petits cubes de bois qui permettent aux joueurs d’identifier leur dominations sur leurs adversaires. La règle est écrite de manière lisible, sans contresens particuliers ni gros soucis. Notre première partie a été un peu plus longue que la durée prévue, mais la fatigue et la digestion d’un repas bien garni n’ont pas du nous aider. Les parties suivants ont globalement respectés le timing prévu, et ont été plus énergiques. A noter l’existence de petites règles supplémentaires qui ont un petit côté Elixir et ajoutent à l’ambiance.

Les joueurs de Carpathes incarnent donc des vampires. Leur force réside dans le sang, dont ils ont une certaine réserve de base mais qui leur demande de s’abreuver sur des humains. Le sang est notamment utile pour avoir recours aux pouvoirs, qui permettent par exemple d’attaquer un autre vampire afin de lui retirer une partie de sa réserve de sang. Pour le reste, au vu des cartes présentent, on peut en déduire que les vampires de Carpathes contrôlent certains animaux, peuvent hypnotiser leurs victimes, peuvent se rendre invisible ou encore dorment dans des cercueils, ce qui leur permet de récupérer plus de point de sang.

Carpathes est donc un sympathique jeu de cartes français, qui ne possède pas de règles trop compliqués. Le packaging, les objectifs de partie et l’impact qu’ont les phases de domination sur les relations entre les joueurs peut donner des parties assez amusantes. Un petit jeu sans prétention mais assez agréable à jouer.

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Une réponse à Moranzoni, Régis – Hubert, Thomas. Carpathes

  1. Piehr dit :

    Sur le papier, Carpathes avait tout pour plaire :

    – Des illustrations léchées, typées mais complètement dans l’ambiance vampirique.
    – Un format simple, que l’on peut emporter partout.. un jeu de cartes, tout simplement.
    – Une mise en place rapide du jeu, et des règles finalement assez faciles à assimiler.

    Et en super-bonus, un simulacre de relation dominant/dominé assez rigolo, le joueur sous le joug de son maître n’ayant que peu de choix sans pour autant se sentir complètement oppressé.

    Pourtant, j’avoue sortir de ma première partie avec un sentiment très mitigé sur l’intérêt du jeu.
    Tout d’abord, et malgré tout ce qui est annoncé, le jeu manque furieusement de fun. On a l’impression de passer ses tours à tirer des cartes semblables sans vraiment trouver de déclencheur qui rendra la partie passionnante. Il y avait pourtant à faire ! Ne serait-ce qu’en rendant le jeu un peu plus dense, en bossant sur un système de clans, en ajoutant des moyens de bonifier ses réussites par l’ajout de collections… mais sans pour autant complexifier les règles.

    De plus, le hasard est trop présent, toute la tactique étant réduite à des choix d’actions sans vraie saveur, hélas. Pour un amateur de jeux teutons comme moi ou la stratégie est au premier plan, c’est une vraie déconvenue.

    En gros, il semblerait que l’intérêt d’une partie de Carpathes soit intimement liée aux cartes piochées. C’est fort dommage, à mon sens.

    Est-ce que Carpathes vous fera passer un bon moment ? Oui, je le pense, d’autant plus que le jeu est assez équilibré. Est-ce qu’il mérite l’achat ? C’est une autre histoire… Un peu trop léger à mon goût.

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