Suteau, Nathalie. Interview de l’auteur des fauche-mort

Bonjour Nathalie. Pour ceux qui ne te connaitraient pas, peux-tu te présenter et nous expliquer comment tu en es venu à écrire les Fauche-Mort ?

Je suis traductrice tout simplement et l’écriture de mon roman a été une sorte de… heureux hasard. Je dois avouer que je n’avais jamais éprouvé le besoin d’écrire et je n’avais jamais pensé que j’écrirais un roman un jour avant de l’écrire… Entre 2002 et 2004, j’ai aidé de jeunes réalisateurs à promouvoir leur court-métrage – je suis une dévoreuse de pellicule ! Cet environnement très créatif m’a donné envie de créer mais je ne savais pas quoi créer et encore moins si j’étais capable de créer quoi que ce soit. En mai 2004, un des réalisateurs, David, m’a envoyé une annonce pour un concours de nouvelles sur le thème du vampire – 5000 mots maximum. J’ai réfléchi, j’ai constaté que je n’avais aucune idée mais le lendemain, en faisant mes courses, j’ai repensé à un truc que j’avais lu sur un forum : « Keanu Reeves semble ne jamais vieillir et s’il était un vampire ? ». C’est bon, j’avais mon idée ! J’ai écris la nouvelle en 2 jours et le roman dans les mois qui ont suivi.

Les nouvelles technologies sont très présentes dans ton roman. Y’a t’il une ambition particulière derrière cette mise en avant de l’informatique, voire un lien avec la manière dont tu perçois le mythe ?

L’idée de départ étant venue d’un forum de discussion, j’ai presque été obligée de conserver Internet et l’informatique dans Les Fauche-Mort. Il n’y a pas de lien direct avec le mythe du vampire : Internet et l’informatique font tellement partie de notre vie de tous les jours qu’il était presque difficile de ne pas l’intégrer. Au passage, le seul personnage qui ne se sert pas d’un PC est le vampire.

Pourquoi avoir opté pour une narration épistolaire, où les personnages principaux racontent ce qui leur arrive par l’intermédiaire de leurs journaux intimes ? Est-ce une forme d’hommage au Dracula de Bram Stoker ?

Il n’y a qu’un seul journal intime dans le récit, celui de Julie. Le reste de la narration, contée par Milo, est une narration classique. J’ai utilisé ce type de narration afin de donner du rythme et du suspense au roman. Je pense que cela fonctionne, en tout cas, tu avais bien aimé. C’est une technique peu classique mais que j’adore chez R. L. Stevenson, dans le Maître de Ballantrae notamment. Je n’ai pas pensé à Bram Stoker en écrivant mon roman. Je venais juste de lire le Da Vinci Code – que je n’ai pas du tout aimé – et je voulais éviter une narration linéaire.

Quelles ont été tes influences lors de l’écriture du roman ? Quelle est ton opinion sur la médiatisation actuelle du thème ?

Je n’avais pas connaissance de Twilight lorsque j’ai écrit Les Fauche-Mort. Je n’avais pas lu de roman de vampire depuis une dizaine d’années lorsque j’ai rédigé la nouvelle et le roman. Buffy venait juste de faire ses adieux mais la série n’a aucune influence sur mon roman. D’ailleurs, je me suis rendue compte à la moitié de l’écriture que je n’avais pas utilisé le mot « vampire ». Je me suis finalement forcée à le placer à la fin du roman, dans le compte-rendu d’un fait divers. C’est un roman de vampire sans le mot vampire. Et mon vampire n’a pas été transformé, il est né vampire… Je n’en dis pas plus ! Malgré tout cela, je crois que mon influence principale reste Anne Rice, pour le côté aristocratique du vampire, et The Wisdom of Crocodiles, le somptueux film de Po-Chih Leong, pour certaines « propriétés » du vampire. J’aime beaucoup la médiatisation actuelle du thème : je m’étais lassée des vampires, j’y reprends goût, c’est agréable de retrouver une passion que l’on croyait disparue.

Quelles ont été tes premières et dernières rencontres avec un vampire (littéraire et/ou cinématographique) ?

La première… je ne sais plus. Un film, c’est certain car mon père avait acheté un magnétoscope en 77 ou 78. J’avais 8 ans et les seuls films que l’on trouvait étaient des films d’horreur ! J’ai donc dû voir des choses interdites au moins de 12 ans avant l’âge. Sinon, Dracula de Bram Stoker et Anne Rice. La dernière, les Vampire Diaries, je ne m’attendais pas à ce que cette série me plaise et elle me plait beaucoup – alors que je n’ai jamais aimé les romans de L. J. Smith.

Pour toi, comment peut-on analyser le mythe du vampire? Qu’est ce qui en fait la pérennité ?

Son immortalité et sa jeunesse éternelle.

As-tu encore des projets de livres sur le thème ? Quelle va être ton actualité littéraire dans les semaines et les mois à venir ?

J’ai écrit les deux tiers de la suite de Les Fauche-Mort mais elle est très sombre, très dure, très différente… je ne suis pas certaine de la continuer pour l’instant car cela fait maintenant trois que j’habite en Angleterre et j’aimerais essayer d’écrire en anglais… et un scénario plutôt qu’un nouveau roman. Mon actualité va donc rester calme au niveau écriture mais très active au niveau promo, sur la version française où j’aimerais arriver à organiser un jeu-concours avec un iPad ou une Kindle à gagner, et sur la version anglaise qui sera lancée en mars.

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