Slade, David. 30 jours de nuit. 2008

Alaska, de nos jours. Au coeur de l’hiver, les habitants de la paisible ville de Barrow s’apprêtent à passer, comme tous les ans, un mois sans soleil. À la suite d’une série d’évènements étranges, Eben et Stella, les deux shérifs locaux, vont découvrir l’invraisemblable vérité. Un gang de vampires a investi la ville pour l’éradiquer de tous ses habitants. Eben, Stella et un petit groupe de survivants vont alors tenter de survivre jusqu’à l’aube…

Cette adaptation du comics éponyme de Niles et Templesmith nous plonge dans l’horreur vécue par les habitants de Barrow. Réalisé par David Slade, qui a récemment marqué le paysage cinématographique avec Hard Candy, ce film ne parvient cependant pas à se hisser à la mesure de l’album original. Non que l’ensemble ne recèle pas quelques pures scènes d’anthologie, mais deux dimensions incontournable du récit original font ici défaut. L’aspect pictural, qui devait tout au trait unique de Templesmith, n’a pas forcément très bien supporté le passage à l’écran. On espérait en effet plus des vampires que ces zombies en partie amorphes qui sévissent au fil du film. De même, l’aspect temporel, élément vital du comics, pêche beaucoup ici. On a en effet du mal à percevoir la lenteur du temps qui s’écoule pour ces survivants à la merci de leurs prédateurs avides de sangs. Et les vampires du film manquent cruellement de présence.

Les vampires du film respectent à la lettre les bases posées par le comics américain. En effet, on a ici affaire à des morts-vivants noctambules avides de sang et de chair fraîche, qui ne semblent craindre que la lumière ou la décapitation la plus complète. L’état vampirique se transmet également ici comme dans les poncifs du genre, par l’absorption du sang d’un vampire, ou d’une personne contaminée. Quant à leurs caractéristiques physiques, les vampires apparaissent ici comme une race en marge, à la peau pâle et à la dentition des plus acérée. Mais on a plus l’impression, au final, d’être dans un film de zombie que dans un film de vampires.

Au final, un pur film de divertissement mi-figue mi-raisin. L’ensemble ne manque certes pas de scènes des plus marquantes, ni d’une gestion de la lumière des plus réussie, mais certaines coupes dans la trame de départ, ainsi qu’une gestion du temps pas toujours des mieux gérées (quand on sait son importance dans ce type de survival) empêchent le film de Slade de réussir totalement son but. Ou alors peut-être ais-je été trop enthousiasmé par le comics pour espérer apprécier autant le film.

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3 réponses à Slade, David. 30 jours de nuit. 2008

  1. Fred dit :

    100 % d’accord avec ton analyse du film …

  2. Spooky dit :

    Les vampires ne sortent que la nuit pour s’abreuver de sang. Et s’ils allaient à l’endroit où la nuit dure le plus longtemps ? En-dehors du cercle polaire, où aller ? A Barrow, ville la plus au nord de l’Alaska, "sommet du monde". Cette idée, plutôt intéressante, c’est Steve Niles qui l’a eue, et l’a mise en application dans 30 jours de nuit, dessiné par Ben Templesmith (Editions Delcourt, 2004, 3 tomes parus). En 2007, le producteur Sam Raimi (les trois Spider-Man) confie la réalisation à David Slade (qui s’était fait connaître avec l’électrochoc Hard Candy), laissant le soin à Niles d’adapter lui-même son histoire, avec l’apport de Stuart Beattie (Pirates des Caraïbes).

    Le film met donc aux prises une meute de vampires avec les habitants de Barrow, qui se trouvent rapidement décimés par ces prédateurs sanguinaires. Parmi eux le shérif Eben Oleson (Josh Hartnett, déjà dans la légende des films de genre avec Halloween H20 et The Faculty), et son ex-femme Stella (Melissa George). Pas de superstar donc, l’essentiel du budget se retrouvant dans les décors enneigés et les effets spéciaux. Slade se montre habile faiseur, essayant de réalisant quelques belles scènes de rictus sanguinolents et d’assauts sauvages. Seul bémol à ce niveau : on n’a aps l’impression qu’il fait -20°C dehors, les personnages n’ont jamais -ou presque- l’air de souffrir du froid.

    Le gros souci du film se situe plutôt dans la narration. En effet le facteur temporel (les fameux 30 jours) joue un énorme rôle dans l’histoire d’origine. Ce passage du temps n’est pas vraiment bien représenté à l’écran, puisqu’on a juste des mentions du style "8ème jour", "17ème jour". 30 jours sans se laver, sans se raser, en mangeant de maigres rations, ça laisse des traces physiques, ça se voit. Or Josh Hartnett a une barbe d’une semaine simplement au bout de 3, Melissa George et les autres actrices ont l’air d’avoir pris une douche au pire la veille…

    C’est vraiment dommage, car si l’attention avait été portée sur ces éléments, on aurait pu avoir un très bon film de vampires. Là on a juste un honnête film d’action, mais sans plus, les vampires n’étant pas extrêmement effrayants. 30 jours de nuit sent un peu le film de commande.

  3. Bruce Kraft dit :

    Je pense qu’il faut le prendre comme un film "pop-corn" avec ses défauts…qu’on crache sur "Wolverine" ok mais là…

    Le dessin de Templesmith est "inadaptable" en film, sauf peut-être en animation, il faut se faire une raison (surtout quand on voit le budget alloué au film!!). Là où je vous rejoins c’est sur l’élément temporel mais bon…film "pop corn"!!

    POUR SPOOKY: Je pense que tu auras remarqué que les habitants sont natifs de la région et que pour eux la température n’est plus le problème principall….je tiens à le préciser car apparemment ce sont des détails qui choquent 😉

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