Sagal, Boris. Le survivant. 1971

Robert Neville est un des rares survivants du conflit sino-russe, qui aura débouché sur l’utilisation d’armes bactériologiques qui ont anéanti l’espèce humaine. A sa connaissance, Neville est le seule être vivant immunisé, s’étant lui-même injecté un vaccin expérimental au tout début de l’infection. Cloitré dans son ancienne maison, il ne sort que la journée, armé jusqu’aux dents. Car La famille, qui rassemble ceux qui ont survécu en mutant au contact du virus, n’aspirent qu’à exterminer le dernier représentant d’une époque révolue.

Centré autour du personnage interprété par Charlton Heston, Le survivant (ou The omega man en VO) est la seconde adaptation du roman Je suis une légende de Richard Matheson. Pourtant, l’adaptation ne respecte pas vraiment dans le détail le texte d’origine, se contentant d’y puiser son fond (l’ambiance poste-apocalytpique centrée autour du dernier véritable être humain) et quelques rebondissements (la découverte qu’il n’est pas seul). Le reste ne reprend que globalement le récit, allant même faire des survivants nocturnes une secte d’illuminé qui rejette en bloc les vestiges du passé. Neville est ici bien plus qu’un monsieur tout le monde, et se rapproche davantage du personnage de Will Smith dans le I am a legend de Francis Lawrence que de celui de Vincent Price dans Last man on earth.

Le film n’en possède pas moins un certain charme, à commencer par les scènes impressionnantes qui montrent Charlton Heston roulant à tombeau ouvert dans une ville totalement déserte, d’où ne filtre plus aucune trace de vie. L’acteur domine de sa stature le casting du film, jouant à merveille le héros solitaire qui lutte pour ne pas sombrer dans la folie, et semble éprouver un malin plaisir à affirmer son attachement au monde d’où il vient, face à ceux qui voit ce passé comme responsable de la situation actuelle.

C’est finalement en découvrant que d’autres ont survécu à l’apocalypse bactériologique que Neville va véritablement redevenir lui-même, en se lançant corps et âme dans une lutte contre le virus, lutte dont il est la clé. Délaissant alors la traque dans laquelle il s’était lancé, et dont l’objectif était de détruire La famille, la secte qui rassemble les survivantsqui ont vu leur corps se transformer.

Point de vampire ici, tout cet aspect du roman d’origine ayant été gommé par le réalisateur. Et si les membres de La famille ne se déplacent que la nuit, craignant par dessus-tout la morsure de la lumière, ce ne sont pas des buveurs de sang, et les armes à feu standards peuvent les détruire. Le sang reste par contre au cœur du film, car c’est par lui que pourrait venir le futur de l’être humain.

Un film pas foncièrement mauvais, même s’il accuse le poids des ans (bien plus que Soleil vert, avec le même acteur principal) et ne respecte pas vraiment la matériau d’origine, modifiant lui aussi la portée du titre de l’oeuvre de Matheson. Le jeu très efficace de Heston, et certaines scènes qui forcent le respect (la première partie du film en tête) parviennent à crédibiliser l’ensemble, sans pour autant que la profondeur du film soit vraiment palpable.

Sagal, Boris. Le survivant. 1971

Sagal, Boris. Le survivant. 1971

Sagal, Boris. Le survivant. 1971

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