Landis, John. Innocent Blood. 1993

Dix ans séparent Innocent Blood du Loup-garou de Londres, le chef d’œuvre de Landis – l’un des tout meilleurs films sur les lycanthropes – et force est de constater que si le réalisateur ricain a su redonné de sa superbe au mythe du loup-garou, il a loupé le coche en ce qui concerne notre ami le vampire.

Le film raconte l’histoire de Marie, une citadine aux dents longues qui se nourrit exclusivement de raclures – comprendre ici de gangsters et autres « monsieurs pas gentils ». Mais un jour, Marie contamine Sal Macelli, escroc notoire qui se la joue Parrain, et n’arrive malheureusement pas à le liquider, chose qu’elle fait à chaque fois qu’elle saigne à blanc. Macelli devient alors un vampire (mais un méchant, eh oui), et Marie se lance à ses trousses, épaulée par un flic propre sur lui qui ne la laisse pas de marbre…

Comme tout bon film des années 80/90, Innocent Blood prend quelques libertés avec le mythe original : le vampire craint la lumière du jour (et les ampoules 100 watts) mais il s’adapte à la vie urbaine ; il a une force colossale (Marie envoie valdinguer quelques pignoufs) mais il peut mourir d’une balle dans le crâne ; il suce le sang de ses victimes, mais il n’a pas de canines (il y va franco, l’accent étant mis plutôt sur son regard, tantôt vert, tantôt rouge). Bref, le vampire devient un petit paradoxe, et Marie en est l’exemple : elle tue sauvagement (y a du sang et des carotides en vrac), mais elle reste une « poor loneseome bloodsucker », en manque de sang, de sexe, mais surtout d’amour. Maintenant, il ne faut pas faire passer des vessies pour des lanternes : le film n’est pas sensas. Les personnages sont creux, les méchants gangsters ont tout les clichés du mafioso rital, macho et vulgaire (un vampire qui prononce un gros mot toutes les deux minutes, c’est pas très crédible) et on a une impression de film à la papa vite torché (un film d’horreur qui se termine en jeu de cache-cache poussif). La seule scène qui sort du lot est celle où les deux protagonistes se retrouvent coincés dans une chambre d’hôtel, en attendant le coucher du soleil : l’envie de faire des bébés est là, mais comment savoir si l’autre ne va pas vous bouffer le cou, ou bien tirer les rideaux pour laisser entrer les rayons du soleil ? Une petite séquence sensuelle intéressante.

Pour conclure, on peut dire que Innocent Blood se laisse voir, mais ne laisse pas un souvenir impérissable. On sent néanmoins que Landis essaye de distiller quelques clins d’œil aux films-clés du genre (extraits du Dracula de Browning et du Cauchemar de Dracula), et rien que pour ça, on peut mettre la moyenne !

Landis, John. Innocent Blood. 1993

Landis, John. Innocent Blood. 1993

Landis, John. Innocent Blood. 1993

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