Gansel, Dennis. Nous sommes la nuit. 2010

Lena, 20 ans, est une marginale qui vit de larcins. Lors d’une de ses virées nocturnes, elle pénètre dans un club underground et rencontre Louise, la propriétaire. Cette femme aussi belle que mystérieuse est à la tête d’un trio de vampires composé de l’ombrageuse Nora et de l’élégante Charlotte. Louise tombe instantanément amoureuse de la jeune fille et la mord lors de leur première nuit.

La jeune voleuse découvre rapidement les avantages que lui procure sa vie désormais éternelle. Dans une infinie liberté, le luxe et la volupté deviennent son quotidien dans un enchaînement de fêtes et de soirées. Mais Lena comprend rapidement que la soif de sang qu’elle partage avec ses nouvelles amies à un prix…

Sorti en pleine effervescence vampirique, Nous sommes la nuit pourrait apparaître comme la réponse allemande aux blockbusters du genre, Twilight en tête. Le film de Dennis Gensel est pourtant très loin de là, et propose une variation moderne et maîtrisée du sujet, qui se concentre (et ça on finissait par en perdre l’habitude) davantage sur sa galerie de personnages que sur ses effets spéciaux.

On est certes en terrain connu, étant donné qu’on suit les traces d’une jeune femme transformé malgré elle en vampire qui découvre peu à peu ses pouvoirs, et la triste réalité qui va avec. Le film est intelligemment construit, la photographie comme la réalisation sont maitrisées. Le scénario, quant à lui, regorge de trouvailles intelligentes (la scène de l’hôpital, celle de l’hôtel, etc.) qui proposent une vision plus contrasté du vampire. Les acteurs font preuve d’une certaine justesse, leurs rôles tendant à contraster davantage les personnages au fil et à mesure du film.

Louise, Charlotte, Nora et Lena campent donc un quatuor aux dents longues pour le moins moderne. On apprend de la bouche de Louise, qui semble la plus âgée (et la créatrice des 3 autres) que seules les vampires féminins existent encore, les vampires mâles ayant fini par disparaître. Pour le reste, on est face à une vision classique du mythe, avec des vampires qui craignent la lumière du soleil (seul moyen de les tuer) et ont besoin de sang humain pour survivre, sang qui leur confère des pouvoirs hors du commun (résistance aux balles, force décuplée, etc.). L’absence de reflets dans les miroirs est également un des traits classiques qui est repris ici, dans une très belles scène.

Un film inattendu, en cela qu’il montre qu’on peut faire de très bonnes choses sur le sujet sans tomber dans la facilité des effets tape à l’oeil. S’il lorgne, par certains aspects, du côté des Prédateurs de Whitley Strieber (et de Tony Scott du coup), Nous sommes la nuit est un film prenant et bien joué qui sort du lot par la modernité de son traitement. Tout ici est urbain : les lieux, la musique, le côté thriller de l’intrigue. Visionnage recommandé.

Gansel, Dennis. Nous sommes la nuit. 2010 Gansel, Dennis. Nous sommes la nuit. 2010 Gansel, Dennis. Nous sommes la nuit. 2010

2 réponses à Gansel, Dennis. Nous sommes la nuit. 2010

  1. Asmodée dit :

    Nous sommes la nuit est un film surprenant d’une certaine façon, dans ce sens où il se révèle plus riche et moins superficiel que le présage la bande-annonce. Même si les vampires du groupe reflètent toutes un profil stéréotypé, elles n’en restent pas moins attachantes et très humaines. Le film joue sur les contrastes de la jouissance vampiriques (créatures à l’abri du temps, l’impunité du meurtre…) et en contrepartie, des tourments qui apparaissent sous la forme d’une non-acceptation de l’immortalité, d’instincts sanguinaires incontrôlables et des contraintes qui en découlent.

    L’importance de l’alternance jour/nuit est bien exploitée, le soleil étant la seule véritable faiblesse des vampires. Bien que le film de Dennis Gansel s’inspire de diverses œuvres, il parvient également à incorporer des idées originales qui donnent de la consistance à l’histoire. Je pense notamment au fait que les femmes vampires se soient émancipées de la gent masculine après s’en être débarrassé. Les scènes sont tour à tour sauvages, funs et excentriques, intimes voir bouleversantes… Le personnage de Lena marque une rupture dans un mode de survie vampirique guère satisfaisant sur le long terme, et le film de clos de façon ouverte, de très belle manière. Mise en scène soignée, belle qualité d’image, interprétation juste sans tomber dans la démesure… Même la bande-son contribue à donner un cachet européen très moderne à ce long métrage.

  2. Pour ma part, un film terriblement prétentieux, à l’ambiance clippesque, la pseudo romance entre l’héroïne principale et son mentor féminin vampirique étant des plus inintéressantes.

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